Avocat en droit des affaires
En quoi consiste votre métier ?
Mon métier consiste :
1) À Conseiller les entreprises et les créateurs d’entreprises : conseils juridiques, rédaction de contrats, conseils fiscaux, conseil en droit social concernant les rapports employeurs / salariés.
2) De Défendre nos clients ou nos entreprises : soit en prenant l’initiative d’une action en justice (par exemple, notre client a fourni des marchandises et n’a pas été payé) ; soit en défendant notre client qui a été assigné devant un tribunal (par exemple, un fournisseur réclame à notre client, des sommes qui ne sont pas dues : notre rôle est alors de convaincre le tribunal, du caractère infondé des demandes en paiement formées par le fournisseur : par exemple, les marchandises livrées étaient périmées ou inutilisables).
Quelle est votre formation ?
Je suis titulaire d’un Master 2 en droit privé, et d’un Doctorat en Droit commercial.
Quelles sont les qualités et compétences requises pour faire votre métier ?
1) Le secret professionnel absolu : toute information reçue de notre Client est strictement confidentielle, sans limitation de durée (comme pour les confidences qu’un médecin reçoit, de la part de son patient).
2) La force de travail : être Avocat est un métier exigeant qui astreint à travailler sans compter son temps. L’avocat, qui est une profession libérale, ne travaille pas “35 heures” par semaine, mais plutôt 10 heures par jour, du lundi au vendredi, mais aussi parfois le weekend, s’il choisit d’assurer des permanences, ou en cas d’urgence. Donc, tout bon avocat travaille en moyenne, 50 heures par semaine.
3) La rigueur absolue dans la qualité du travail : l’Avocat est responsable de la qualité de son travail. Ainsi, s’il commet des manquements dans l’exécution des missions qui lui sont confiées, il peut être amené à en rendre compte et à indemniser les dommages que ses manquements ont pu causer. L’exercice de ce métier exige une vigilance de chaque instant : ainsi par exemple, tout conseil prodigué à son client, doit être vérifié et certifié dans son exactitude, avant d’être communiqué au client. C’est un gage de qualité et de confiance, pour le Client, qui s’en remet aux bons conseils de son avocat.
Comment se déroule l’une de vos journées ?
Aucune journée ne ressemble à la précédente.
Selon les jours, s’enchainent :
– une audience à 9 heures au tribunal de commerce,
– un rendez-vous à 10 heures avec un client au Cabinet,
– 30 minutes d’entretien avec la secrétaire, pour faire un point sur les 20 derniers mails reçus en l’espace de 2 heures,
– 1h30 de relecture et de correction d’un projet de contrat rédigé par un élève-avocat en formation finale au Cabinet,
– puis une audience à 14 heures au conseil de prud’hommes,
– rapide passage à la banque pour déposer des chèques (règlements clients),
– puis retour au Cabinet pour un autre rendez-vous client à 15h30,
- point avec la comptable du Cabinet, qui souhaite savoir si elle doit facturer tel ou tel dossier,
- rendez-vous téléphonique à 16h30 avec un avocat parisien (avocat de l’adversaire, dans un dossier particulier),
- à 17h15, une collaboratrice vient soumettre à notre relecture, un projet de courrier,
- puis 1h30 de visio-conférence avec trois clients,
– puis 1 à 2 heures de relecture des courriers et documents produits par les collaborateurs du Cabinet et le secrétariat, et qui se trouvent dans le parapheur informatique : on ouvre chaque document Word successivement, on les relit, on corrige, reformule, etc. puis on enregistre les modifications, et il reste encore à envoyer les courriers préalablement convertis en PDF, par emails, aux différents destinataires…
Quels sont les instruments, machines ou outils que vous utilisez ?
Tout le cabinet est informatisé. Technologie “Cloud” : toutes nos données sont sauvegardées en direct, dans un Cloud sécurisé et crypté. Tout le personnel travaille sur ordinateur et frappe ses propres documents.
En quoi votre activité professionnelle vous plait-elle ?
1) L’avocat est indépendant (c’est une profession libérale).
2) En théorie : plus l’avocat travaille, plus il facture, plus il encaisse de règlements.
3) J’ai le plaisir de former des jeunes, à la profession : j’ai actuellement 3 élèves avocats, en cycle de formation, en collaboration avec l’Ecole des Avocats du Barreau de Bordeaux.
4) J’ai également le plaisir de créer des emplois : je donne du travail à ces jeunes qui arrivent sur le marché du travail, ainsi qu’à des personnes plus expérimentées sur d’autres postes (comme le secrétariat ou la comptabilité).
5) Enfin, bien évidemment, la meilleure récompense est celle d’un Client content, satisfait que son Avocat lui ait fait gagner 80 000 euros de dommages-intérêts (par exemple), ou que son Avocat lui ait rédigé le contrat “sur mesure”, qui correspond très exactement à ses attentes.
Qu’est-ce qui pourrait moins vous plaire dans votre métier ?
Ce qui est désagréable : les clients qui parfois ne payent pas leurs factures, et qu’il faut relancer, jusqu’à ce qu’ils règlent.
Qu’est-ce qui varie dans votre travail (matières, personnes rencontrées, objectifs, lieux…) ?
Tout varie : les lieux (selon le tribunal, le lieu de l’expertise judiciaire…), les personnes rencontrées (les confrères avocats, les notaires, les huissiers, les experts-comptables, les clients…), etc.
Les entrepreneur(e)s de votre secteur d’activité recherchent-ils des jeunes ?
Oui, on recherche des jeunes pour les former. Mais il est nécessaire qu’ils aient déjà une formation en Droit.
Quel salaire peut-on espérer dans ce métier ?
De 2500€ à 10000€, en fonction des diplômes et de l’expérience.
Comment vous est venue l’idée de faire ce métier ?
Le goût de défendre les injustices.
Avez-vous effectué un ou plusieurs métiers avant celui-ci ?
Oui : J’ai été chanteur d’opéra (ténor) à l’Opéra de Bordeaux.
Cedric Bernat, Lex Contractus