Formateur en création & reprise d’entreprise
En quoi consiste votre métier ?
La formation à la création et à la reprise d’entreprise consiste à accompagner les futur(e)s dirigeant(e)s dans le cadre du lancement de leur activité.
Au-delà de la formation elle-même, je souhaite aujourd’hui vous parler du métier de formateur.
C’est un métier qui regroupe plusieurs disciplines :
La conception : il faut, afin de pouvoir transmettre aux apprenants, créer des supports qui leur permettent d’apprendre de manière ludique.
Les formateurs ne peuvent plus se permettre aujourd’hui de donner des cours magistraux sans échange, il faut, pour assurer une meilleure acquisition des savoirs, se diversifier, en créant des supports écrits, vidéo, en imaginant des jeux (brainstorming, jeux de cartes, mise en situation…).
Lorsque j’ai préparé ma première formation, je me suis attachée à diversifier les supports afin de faciliter l’apprentissage. Il faut donc faire preuve d’imagination et toujours se mettre à la place de celui qui apprend de manière à rendre cet apprentissage agréable.
La gestion d’un organisme de formation : au-delà de la conception, un formateur qui gère un organisme doit également savoir gérer la partie administrative, les formations doivent à présent, notamment avec les nouvelles normes demandées pour être reconnue en tant qu’organisme de formation, mettre en place des procédures qui permettent à l’apprenant, qui sera également votre client, de savoir quel est le service que vous lui offrez, à quel diplôme ou métier mène votre formation, quel est le pourcentage de réussite, quel est celui de la satisfaction, combien de personnes vous avez formé… Il faut également trouver des solutions afin de permettre aux personnes en situation de handicap de pouvoir suivre votre formation dans les meilleures conditions.
Le certification QUALIOPI : Les apprenants doivent pouvoir bénéficier de financement (notamment lorsque ce sont des particuliers ou de petites entreprises), il faut mettre donc en place des process afin d’assurer la qualité de vos formations (informations transparentes sur votre formation (lieu, support, évaluation, progression des stagiaires, gestion du handicap etc…).
Quelle est votre formation ?
Ma formation de base est technique, puisque j’ai obtenu le diplôme d’Ingénieur Maître Juriste d’Entreprise.
Mais, au cours des derniers mois, j’ai également suivi une partie de la formation de Responsable Projets et Ingénierie en Formation au CAFOC de Bordeaux afin d’apprendre à former les adultes en utilisant une combinaison de moyens et de situations pédagogiques permettant à l’apprenant de réaliser un meilleur apprentissage Cette dernière formation m’a permis de mieux appréhender l’organisation de la formation aujourd’hui (notamment l’organisation des formations à distance) mais également, de cerner ce qui est attendu à l’avenir, dans le milieu de la formation professionnelle.
Quelles sont les qualités et compétences requises pour faire votre métier ?
Je pense qu’il faut avoir une grande capacité d’adaptation pour exercer ce métier et rendre la formation intéressante pour des adultes. Les outils existants permettent de rendre les formations plus ludiques, même celles qui sont techniques.
Il faut aussi être attentif aux autres, car il ne faut pas laisser des apprenants au bord de chemin, il faut vraiment les accompagner pour leur permettre d’acquérir de nouvelles compétences.
Comment se déroule l’une de vos journées ?
Une journée de formation commence par une présentation des objectifs visés au cours de la journée.
Il faut savoir jongler entre transmission de savoirs et mise en situation par le biais d’échanges (débat, brainstorming), de mises en situation (jeux de rôle), d’exercices en groupe, en binôme et individuel.
Il est important de mixer les activités, afin de rendre la journée vivante et de permettre aux apprenants de comprendre l’intérêt pour eux d’apprendre. Les mettre au cœur de leur propre apprentissage permet de les intéresser et surtout, d’ancrer les savoirs afin qu’ils puissent s’en servir ultérieurement.
Il y a également les journées de préparation des formations, qui sollicitent une grande concentration et également, une capacité à autoanalyser nos supports, Il faut essayer de se mettre à la place de l’apprenant afin de s’assurer que les savoirs seront transmis, mais également, qu’ils joueront un rôle actif dans leur propre apprentissage.
Quels sont les instruments, machines ou outils que vous utilisez ?
Pour préparer les formations, j’utilise :
Les logiciels PowerPoint, PowToon, excel, internet, digiforma, kahoot.
Ordinateur, tableau blanc, papier, vidéo, rétroprojecteur.
En quoi votre activité professionnelle vous plait-elle ?
L’activité de formateur me plait, car elle permet l’échange et que c’est une activité très diversifiée (il faut avoir de la technique, savoir concevoir des formations, les animer…)
Cette activité regroupe plusieurs métiers en un seul et est transversale.
Qu’est-ce qui pourrait moins vous plaire dans votre métier ?
L’activité de formateur est de plus en plus formatée, puisque pour pouvoir permettre à des apprenants de disposer de financement, il faut obtenir une certification QUALIOPI, ce qui est d’autant plus complexe lorsque, comme moi, je suis seule à gérer mon propre organisme.
Qu’est-ce qui varie dans votre travail (matières, personnes rencontrées, objectifs, lieux…) ?
C’est une activité très diversifiée car je rencontre différentes personnes de différents secteurs d’activité. Les mises en situation par le biais d’échanges, car chaque débat, brainstorming est différent et tout autant enrichissant pour les apprenants que pour moi.
Les entrepreneur(e)s de votre secteur d’activité recherchent-ils des jeunes ?
Oui, notamment pour les faire travailler en sous-traitance.
Quel salaire peut-on espérer dans ce métier ?
25 000 €/an, le salaire évolue en fonction des diplômes, de l’expérience et de l’ancienneté également.
Comment vous est venue l’idée de faire ce métier ?
J’ai exercé en qualité de formateur dans la création d’entreprise lorsque j’avais 20 ans, et j’aime les échanges qui se tissent tout au long des formations avec les apprenants. Donc, lorsque j’ai décidé de quitter mon entreprise pour me mettre à mon compte, j’ai souhaité consacrer une partie de mon activité à la formation.
Avez-vous effectué un ou plusieurs métiers avant celui-ci ?
Oui, ma première expérience était en qualité de conseil et formatrice en création d’entreprise (environ 2 ans).
Puis, j’ai ensuite exercé en qualité de responsable juridique spécialisée en droit des sociétés auprès de cabinets d’expertises comptables et d’avocats durant 20 ans.
Pascale Vidaillet, Les Jeunes Pousses du Bassin