En quoi consiste votre métier ?

J’interviens sur les corps des défunts, à la demande de la famille, pour une réalisation de soins qui rendent aux morts un aspect présentable. En France, environ un décès sur quatre donne lieu à des soins de conservation. J’opère souvent seul dans les chambres funéraires ou dans des domiciles des défunts. Pour commencer je déshabille, nettoie et désinfecte les corps, avant d’insérer un produit conservateur dans les artères. Cette opération à plusieurs finalités stopper la thanatomorphose (décomposition des tissus humains)
Habiller, maquiller afin de présenter dignement les personnes décédées à leurs familles et proches.

Quelle est votre formation ?

Je suis diplômé suite à une préparation au concours national de thanatopraxie
Cette formation est de 195 heures en théorie de soins, médecine générale, légale, législation, gestion, hygiène et sécurité, sciences humaines de la mort, (psychologie et sociologie).
Concours national d’environ, 60/70 places par an sur 300 candidats présentés, si reçu.
100 soins en entreprise = 200h de pratique pour l’examen final.

Quelles sont les qualités et compétences requises pour faire votre métier ?

Des études scientifiques sont conseillées
Avoir une bonne forme physique
Être capable de prendre des initiatives, il faut être d’une discrétion absolue ; aimer le contact les gens, faire preuve de rigueur et d’organisation, être volontaire et avoir du goût lorsqu’il s’agit de maquiller le défunt.

Comment se déroule l’une de vos journées ?

Les journées sont denses et non planifiées, je travaille surtout à la demande. Je dois être capable de me mettre au service des familles et des clients, qui sont les pompes funèbres
Généralement le planning du matin est fait le soir selon les demandes et le reste de la journée avec les demandes d’interventions des pompes funèbres.

Quels sont les instruments, machines ou outils que vous utilisez ?

J’utilise un véhicule avec des valises équipées de tout le matériel adéquat propre à ma profession.
Pour réaliser un soin de conservation il faut disposer :

• Du matériel chirurgical pince serre-tube, bistouri, séparateur des tissus, paire de ciseaux,
• Des fluides de conservations
• Pompe à injection
• Pompe à aspiration
• Bocaux de récupération des liquides corporelles
• Des produits cosmétiques (maquillage).

En quoi votre activité professionnelle vous plait-elle ?

Mon métier me plaît car je redonne un aspect physique digne au défunt et ainsi je reçois la reconnaissance des familles.
C’est un métier utile et valorisant.

Qu’est-ce qui pourrait moins vous plaire dans votre métier ?

Ce métier est très physique, les horaires sont contraignants, il y a également une partie de ce métier qui est à risque car je suis en contact avec des produits toxiques et je dois veiller à faire très attention à toujours me protéger.

Qu’est-ce qui varie dans votre travail (matières, personnes rencontrées, objectifs, lieux…) ?

Toutes les interventions sont différentes de la simple toilette à l’accidenté, où le travail est d’autant plus méticuleux, avec des soins restauratifs.

Les entrepreneur(e)s de votre secteur d’activité recherchent-ils des jeunes ?

Oui comme c’est un concours national, où 100% des diplômés sont recrutés.
Chaque année, 65 nouveaux thanatopracteurs diplômés en France et ce n’est pas assez.

Quel salaire peut-on espérer dans ce métier ?

On débute ce métier de 1800 € à 2500 € BRUT, jusqu’à 4000 € en libérale pour 70h par semaine 7j7.

Comment vous est venue l’idée de faire ce métier ?

Étant issu des métiers du funéraire, la Thanatopraxie était une logique pour moi, d’en faire ma carrière professionnelle.

Avez-vous effectué un ou plusieurs métiers avant celui-ci ?

J’ai toujours travaillé dans le service funéraire. Je faisais au sein de mon entreprise le chauffeur de corbillard, fossoyeur dans les cimetières, conseiller funéraire c’est-à-dire d’organiser des obsèques. Je préparai également les défunts en salle technique : lavage, habillage et mise en bière.
J’ai donc décidé avec l’ensemble de mes collaborateurs de passer le concours de thanatopraxie pour être la plus polyvalent possible dans mon entreprise.

Christophe Charpentier, THANACAP